jeudi 13 mars 2008

Beans - Only

Vous qui vouliez du Hip-Hop dans le texte mais pas trop dans l'attitude, vous qui lisiez Les Inrocks il y a moins de dix ans, vous là, vous, vous n'avez pas pu louper ce formidable groupe New-yorkais apparu à la fin des années 90 : Anti-Pop Consortium. Mais oui, avec ce disque à la pochette jaune ! Bref, in the earlies 00's, c'était Anti-Pop qu'il fallait écouter. Le groupe connut grâce à une presse énorme un succès tout aussi retentissant, et avec le recul complétement juste : les albums "Tragique Epilogue" et "Arrythmia" resteront assurément parmi les dix ou vingt disques Hip-Hop des années 2000. Bref, Anti-pop c'était Beans, High Priest, M. Sayyid et un producteur Earl Blaize, mais c'est de Beans dont il va être question ici. Alors il faut bien le dire, les tentatives solo de chacun des membres du groupe ne furent pas vraiment couronnées de succès( mis à part le formidable EP de Beans "Now, soon, someday") . Et donc assez légitimement, l'ego surdimensionné qui leur avait fait plier l'Anti-pop les rendait incapable de produire de façon humble des tracks de qualité. C'est à ce titre que cet "Only" de Beans est intéressant, d'abord parce qu'il est le fruit d'une collaboration avec deux grands personnages du jazz New-yorkais, le contrebassiste William Parker et le batteur Hamid Drake et ensuite parce que ce disque est avant tout le fruit d'une recherche artistique et cérébrale, un terrain déjà fortement balisé dans le Hip-Hop par Anti-Pop Consortium. Beans partait donc en terrain connu. L'idée des deux jazzmen est de reprendre les beats de Beans avec des instruments, le résultat en devenant complétement hypnotique, Beans plaçant ses textes de façon tout à fait organique, scandant presque à la façon d'un Gil-Scott Héron dans les 70's, ce qui fait que chacune de ses interventions devient géante et complétement légitime. Elle ne casse en rien l'hypnose fournie par Drake et Parker, elle permet au contraire de s'y installer à un degré encore supérieur. C'est ici l'accoustique qui parle et paradoxalement, l'impression ressentie est celle d'un vaste concert avant-gardiste, cette sensation de pouls, de sang qui bat rythmiquement donnent à découvrir ce rap d'une façon quasi orgasmique.
PS : je ne trouve pas de morceau sur la toile à vous faire écouter, so...., en cliquant sur le titre de l'article, vous tombérz sur le myspace de Beans, histoire de vous faire une idée.

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