jeudi 8 mai 2008

De la littérature et caetera

Alors depuis janvier, ça ne se bouscule pas trop chez moi pour attraper un livre. En fait j'ai passé les mois d'hiver a jeun, l'estomac noué et regurgitant pêle-mèle un Conte de Monte-Cristo pourtant à moitié entâmé, un Chaïm Potok pourtant très intéressant laissé tomber à la moitié ("L'élu", bouquin qui expose brillament la situation des juifs hassidiques dans le Brooklyn des annés 50/60. C'ets cimple, on dirait du Eisner dans le texte. Je finirai ce livre un jour ou l'autre), et j'en passe des Richard Hugo, Colum McCann et autre Pelecanos. Bref, ça passait pas, ça bloquait au niveau de l'intérêt simple je pense.
Il a alors fallu deux imbéciles d'anglais, deux individus rusés, capables de faire hurler de rire son lecteur dans un tramway bondé d'étudiantes en psycho, deux auteurs que le plus haut cynisme n'arrêtent jamais, deux debilos au cerveau crâmé par n'en doutons pas des années de consommations de substances illicites : j'ai nommé messieurs Terry Pratchett et Tom Sharpe. Le nom du bouquin importe guère ici et avec ces deux zigues, c'est peut-être irrespectueux mais c'est la vérité, le bouquin de Pratchett se passe dans l'univers du Disque-monde, celui De Sharpe autour de Wilt une nouvelle fois. Non, l'intérêt de ces deux bouquins est surtout de possèder cette capacité intrinsèque déclencheuse de rire instantané, et sur les trucs les plus cons du monde. Rien à carrer d'un quelconque atermoiement d'un personnage, non, the show must go on, ici aucune ligne ne se perd en divagation sur la qualité ontologique des péruviens pendant la récession de 1930, ici on ne fait que rire. Et rien que pour ça, bravo messieurs.




Evidemment ce pied remis à l'étrillet m'a permis de lire un "Jonathan Strange et Mr Norrell" de la britannique Susanna Clarke à l'intérêt distillé, presque consumé sur 1250 pages. Ce roman qui met en scène deux magiciens anglais au 19ème siècle, en pleine guerre avec Napoléon, livre une somme assez déconcertante qui oscille entre Fantastique et Fantasy, comédie de moeurs et satyre politique un peu simpliste. Il n'empêche que les 300 dernières pages sont parmi les plus belles que j'ai lues dans le genre Fantastique, elles rivalisent sans mal avec le meilleur de Stocker ou Poe. On assiste béat à l'anéantissement d'une intrigue montée lentement par la romancière et qui la conduit à une apothéose nécessitant la mise en palce de tous les effets du genre : le propos devient noir de cendre, les femmes fatales succombent, même les candidats à la candeur recouvrent leur visage de suie.
Dans une veine différente et tout aussi efficace, "Bright light, bright city", premier roman de Jay McInerney dont j'avais apprécié "Le dernier des Savage" peut-être davantage pour son sujet (la musique noire produite à Memphis dans les années 60/70) que par ses qualités propres de roman. Un bouquin étonnant d'une part par sa forme, entièrement écrit à la seconde personne du singulier, c'est d'abord ce style qui marque dés l'entâme. Pour le reste il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, juste une resucée de l'immense "Attrape-coeur" de Salinger : un jeune adulte erre dans le New-York
noctambule du début des années 80 après s'être fait largué par son top-model de femme. Issu d'un milieu grand-bourgeois, le parallèle avec le livre de Salinger nous est limite imposé par Jay mcInerney lui-même, comme si tout premier roman améroicain devait forcemment livrer batailler avec les petit livre parfait de l'aîné des dilettantes.
personnellement je pense le livre raté, loupant ses effets ou en faisant souvent beaucoup trop, il est noter que cette tendance est commune à son comparse issu de la même génération d'écrivain, Bret Easton Ellis. J'admets cependant et une fois encore que le roman ne trouve son intérêt que dans la pertinence de sa fin, deux derniers chapîtres tout en subtilité, l'américain ne nous avait pas habitué à cela.

1 commentaire:

Mathieu Pierloot a dit…

Chaïm Potok, ça fait un moment que je me dis que je devrais m'y mettre!