vendredi 4 juillet 2008

José Manuel Navia

J'ai rencontré l'oeuvre photographique de José Manuel Navia en 2001 à Madrid. Alors que tout allait mal, que les soirées de débauches alcoolisée s'enchaînaient dans la capitale espagnole, j'ai totalement été envahi par ses photos comme rarement. Bien sûr, je pourrais faire la chasse aux superlatifs et vous dire que, tout simplement, Navia photographie avec un oeil juste. J'en finirais comme ça ?

Evidemment ça suffirait. Un photographe un oeil, on en revient toujours au même point. Oui mais il y a la connaissance de l'instrument, et la partition qu'on rédige dans l'espace, avec ces corps qui bougent, qui sont très marqués, vraiment stigmatisés, presque toujours meurtris, enfin, je me les imagine comme ça. Bref, cette façon de photographier l'humain est assez unique, très latine dans l'approche, les couleurs chaudes du sud sont toujours présentes, et souvent le flou marque la subjectivité de l'instant, comme si on y était "presque", mais pas "tout à fait". Navia exprime à merveille cette réalité tangente, toujours mouvante, vous ne devinez jamais l'appareil photo, le photographe derrière le cliché. Il demeure une image et la capacité d'un homme à s'effacer derrière son sujet. Bluffant.

Alors, tandis que surfant sur la toile je retombais sur ses images, que je réouvrais le catalogue de l'exposition madrilène "pisadas somnenbulas", je retrouvais des sensations perdues depuis juillet 2001, un mois avant le Marroc qui compta tant. Pour moi Navia signifiera toujours la précarité de ces instants, quand vivants et morts se cotoient dans un même claquement de doigt.


(en cliquant sur le titre de cet article vous tomberez, ô miracle, sur la blog de l'intéressé)


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Al Alba


Si te dijera amor mío
que temo a la madrugada
no sé que estrellas son esas
que hieren como amenazas
ni sé que sangra la luna
al filo de su guadaña

Presiento que tras la noche
vendrá la noche más larga
quiero que no me abandones
amor mío al alba
al alba, al alba
al alba, al alba...

Los hijos que no tuvimos
se esconden en las cloacas
comen las ultimas flores
parece que adivinaran
que el día que se avecina
viene con hambre atrasada

Presiento que tras la noche...

Miles de buitres callados
van extendiendo sus alas
no te destroza amor mío
esta silenciosa danza.
maldito baile de muertos
pólvora de la mañana.

Presiento que tras la noche...


Luís Eduardo Aute



http://www.hispanart.com/hispanartfoto/galerias/galeria_castro_prieto/default_net.htm