lundi 6 octobre 2008

Laurent Maffre - Les chambres du cerveau

J'avais été profondément enthousiasmé par le premier bouquin de Laurent Maffre, l'homme qui s'évada, adapté d'Albert Londres. Ce qui frappait d'emblée c'était la justesse du traitement ; scénario, récitatifs, dialogues et dessin, tout cela semblait naturel à l'auteur, labélisé immédiatement dans mon cerveau comme "faisant de la bonne BD". Ca fait presque une semaine maintenant que j'ai lu cette adaptation de Stevenson et de sa nouvelle Markheim et si je n'en parle que maintenant ce n'est pas affaire de digestion, ou alors malgré moi, c'est surtout que je continuais de chercher l'oeuvre originale dans ma bibliothèque sans succés et ensuite en médiathèque où je n'eus pas plus de chance. J'ai lu cette nouvelle il ya quelques années, suffisament pour que je ne m'en souvienne qu'imparfaitement Elle m'avait fortement impressionné et je voulais la relire pour vous parlais raisonnablement de ce qu'en avait fait Laurent Maffre.
Raté. Pas de livre pas de référence, il va me falloir improviser. Ca va chroniquer sans filet, in jazz mood. Cool. Il y a d'abord un premier choc graphique. En tout cas pour moi. Peut-être êtes-vous blasé par tant de bons dessinateurs que vous ne voyez plus l'excellence quand elle se profile et bien pas moi. J'aime ce dessin noir, au fusain, à la craie, à la mîne de plomb ? J'aime quand les coins des pièces sont hachurés d'une main experte, quand les visages se perdent à l'intérieur de ces mêmes ombres portées. Maffre est un sacré dessinateur que j'avais rangé peut-être un peu trop tôy parmi les ersatz de Jacques Tardi, catégorie fort courue où il n'y a pourtant que peu d'élus. Je me trompais un peu, Laurent Maffre est capable d'aller dans d'autres directions qu'un FB à la Tardi, je suis comblé.
Passée cette délicieuse entrée en matière purement esthètique il y a la découverte incontinente de Markheim, voleur menteur pilleur détrousseur et crapule, l'âme noire des Zola, Balzac, Poe et Maupassant réunis, une âme idéale pour la faconde de Stevenson qui lui tisse les atours les plus diaboliques et ténébreux. Il faut que le lecteur s'imagine cet album de très grand format, les dessins incroyables de Laurent Maffre et l'âme de ce personnage noire comme du charbon, le choc esthètique se poursuit.
L'intérêt ici aurait été de pouvoir tirer partie de la lecture de Stevenson, de signifier en quoi Maffre a su s'affranchir de la ligne du maître tout en réussissant à lui rendre un hommage des plus réussis. Malheureusement j'ai mon intégrité et quand je perds un bouquin, j'assume.



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