mardi 3 mars 2009

Richard Hugo - Si tu meurs à Milltown


Je suis un imbécile mais vous le saviez déjà. Alors à la suite d'une discussion sur un forum de ma fréquentation, je m'étais remémoré ce bouquin de Richard Hugo dont j'avais dévoré le premier roman, "La mort ou la belle vie", déjà traduit chez 10/18 et que j'avais adoré. "Si tu meurs à Milltown" dormait sur le tas de livres qui me sert de table de chevet et comme il s'agissait uniquement comme je le croyais d'un recueil de nouvelles et poèmes, je ne cessais d'en reporter la lecture. J'aurais du continuer d'écouter ma flemme. Mais je suis un imbécile rappelez-vous.
"Si tu meurs à Milltown" n'est pas qu'un recueil de poèmes, il figure également dans sa table un second roman inachevé, responsabilité due à la leucémie foudroyante qui emporta Richard Hugo pendant sa redaction. Alors voilà, il n'y a rien de plus stupide que de lire un roman noir qui s'arrête à sa 80ème pages. Parce que des romans noirs, j'en ai arrêté pléiade hein, stoppés nets tant l'intérêt proposé avoisinait le degré zéro de la littérature... Mais des romans noirs excellents, construits dés la première ligne comme une fulgurance géniale et stoppés nets en plein envol, jamais !
Richard Hugo est un maître poète, un type qui se réclamait de Carver (l'immense, l'unique !) et était copain avec Jim Harrison, ça se pose comme une rareté tout de même. "The Saltese Falcon" dont je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeller l'immédiate référence reprend l'histoire du shérif adjoint Al Barnes là où elle se terminait dans "La mort ou la belle vie", le décors planté, l'intrigue prend d'emblée de l'ampleur avec un triumvirat de situations : un mari qui bat sa femme, une jeune fille qui disparaît et une femme retrouvée morte dans une vielle Falcon perdue dans un garage fermé depuis 30 ans. Et rien de tout ça ne sera résolu vous pensez bien. On en reste là, le bouquin fermé, et on compte les mouches au plafond ; une môme a disparu, un assassin est en fuite et le mari violent vient de se prendre une décharge de chevrotine. Et on continue de compter les mouches.
Mais je vous disais que j'étais un imbécile.


PS : "Si tu meurs à Milltown" propose en sus de ce roman inachevé quelques textes critiques de l'auteur ainsi que de nombreux poèmes vraiment magnifiques, sa lecture n'en est donc pas tout à fait vaine. Ne vous privez donc pas du plaisir de découvrir un auteur peu prolifique mais réellement attachant. Ne pas lire The Saltese falcon par contre, hein, de toute façon, je vous ai déjà tout dit, ou presque...

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